Découvrez l’univers de Cyrielle Clair
au théâtre, à la télévision et au cinéma. 

Biographie

Sur la scène du théâtre Marigny, elle débute avec « Le Dîner d’Affaires », aux côtés de Jean Le Poulain. Son premier grand rôle au cinéma arrive avec « Tusk », dirigé par Alejandro Jodorowsky en Inde. Au théâtre, elle brille dans des pièces telles que « L’Amour de l’Amour » et « Angelo, tyran de Padoue » de Victor Hugo.

Elle enchaîne avec le film de Georges Lautner  « Le Professionnel » aux côtés de Jean-Paul Belmondo, et « La Belle Captive » d’Alain Robbe-Grillet, puis « Le Joli Cœur » avec Francis Perrin.

A l’international, on la retrouve dans les films « Sword of the Valiant », « Code Name Emerald », « Killer Weekend  » et « Dragon Blood » notamment, ainsi que dans la série américano canadienne « Counter-Strike ».

Cyrielle Clair entre à la Comédie Française pour le rôle mémorable d’Hélène dans « La Guerre de Troie n’aura pas Lieu ». 

Son parcours théâtral la mène à travers la France, la Belgique et la Suisse, où elle interprète les œuvres d’auteurs tels que René de Obaldia, Oscar Wilde, Pirandello et Woody Allen entre autres.

Cyrielle Clair qui est diplômée de la Sorbonne en Sciences Économiques, a ouvert sa propre structure de production afin de mettre en valeur les auteurs qui défendent la langue française.

Elle a été honorée par le gouvernement français de l’Ordre des Arts et des Lettres.

Cinéma

« FRANTZ »
Réalisé par François Ozon – Mandarin Productions

« LES RANDONNEURS À ST TROPEZ »
Réalisé par Philippe HAREL – Lazennec Productions

« SANS ÉTATS D’ÂME »
Réalisé par Vicenzo MARANO – Les Films de l’Astre

« LES PARISIENS »
Réalisé par Claude LELOUCH – Film 13

« SAN ANTONIO »
Réalisé par Frédéric AUBURTIN – Pathé Flms

« TRIPLE AGENT »
Réalisé par Eric ROHMER – Rezo Films

« KILLER WEEK END »
Réalisé par Fabien PRUVOT (en Anglais)

« MONA SABER »
Réalisé par Abdelahai LARAKI

« LE ROMAN DE LULU »
Réalisé par Pierre-Olivier SCOTTO – Lambart Production

« METALMECHANICO E PARUCHIERA »
Réalisé par Lina WERTMÜLLER – Taurus Films

« LES MISÉRABLES DU XXÈME SIÈCLE »
Réalisé par Claude LELOUCH – Film 13

« HOT PAINT »
Réalisé par Sheldon LARRY (en Anglais)

« CONTROL »
Réalisé par Giuliano MNOTALDO

« CODE NAME EMERALD »
Réalisé par Jonathan SANGER (en Anglais)

« LE JOLI COEUR »
Réalisé par Francis PERRIN

« SWORD OF THE VALIANT »
Réalisé par Stephen WEEKS (en Anglais)

« L’ÉTÉ DE NOS QUINZE ANS »
Réalisé par M. JULIAN – Gaumont

« LA BELLE CAPTIVE »
Réalisé par A. ROBBE GRILLET – Argos Films

« LE PROFESSIONNEL »
Réalisé par G. LAUTNER – Ariane Films

« TUSK »
Réalisé par A. JODOROWSKY – Gaumont

« MARLENE DIETRICH » – Confessions intimes
Par Cyrielle Clair – Théâtre 3S Avignon

« MARLENE DIETRICH » – seule en scène
De Cyrielle Clair – Théâtre de la Tour Eiffel

« MARLENE IS BACK ! »
Adaptation de Cyrielle Clair- Gran Teatro La Fenice Venezia

« MARLENE IS BACK ! »
Adaptation de Cyrielle Clair- Las Vegas

« MARLENE IS BACK ! »
Adaptation de Cyrielle Clair- Colony Theater Miami

« Le Retour de MARLENE DIETRICH »
De Cyrielle Clair et Gérard Chambre – Espace Cardin

« MARLENE DIETRICH »
De Cyrielle Clair et Gérard Chambre – festival de Lacoste

« GRASSE MATINÉE »
De René de Obaldia – festival Auribeau sur scène

« Les jeudis de FLORENCE »
De Alan Riding, lecture théâtrale, mis en espace JC Idée au Théâtre 14

« Les jeudis de FLORENCE »
De Alan Riding, lecture théâtrale, mis en espace JC Idée au CCU Belgique

« Les jeudis de FLORENCE »
De Alan Riding, lecture théâtrale, mis en espace JC Idée à l’Espace Cardin

« NINON, Lenclos ou la Liberté »
D’Hippolyte Wouters – mis en scène C. Clair théâtre du Chêne Noir + tournée

« NINON, Lenclos ou la Liberté »
D’Hippolyte Wouters – mis en scène C. Clair Théâtre des Mathurins

« NINON, Lenclos ou la Liberté »
D’Hippolyte Wouters – mis en scène C. Clair – Centre Culturel d’Uccle

« Le KID »
D’H. Wouters – mis en scène A. Carré – Théâtre Les Salons Genève

« UN MARI IDÉAL »
D’Oscar Wilde – mis en scène I.Rattier – Théâtre Tête d’Or

« RÉACTIONS EN CHAîNE »
Mis en scène Pascal Légitimus – Tournée

« GRASSE MATINÉE »
De René de Obaldia – Mis en scène T. Le Douarec – Théâtre des Mathurins

« L’ANGUISSOLA ET MICHEL- ANGE »
Mis en scène par A. Delbée – Festival de Grignan

« UNE FEMME PARFAITE » – Mis en scène par Roger Hanin – Théâtre Marigny et Tournée

« SE TROUVER »
De Luigi Pirandello – Théâtre de l’Espace Cardin

« LES VOYAGEURS »
De Nietzsche et Lou Salomé – Mis en scène par S. Benmussa- Théâtre de l’Espace Cardin

« UNE ASPIRINE POUR DEUX »
De Woody Allen – Mis en scène par F. Perrin- Théâtre St George

« LA GUERRE DE TROIE N’AURA PAS LIEU »
De J. Giraudoux – Mis en scène par R. Gérôme – Comédie Française

« ANGELO, TYRAN DE PADOUE »
De Victor Hugo – Mis en scène par J.L. Barrault- Théâtre du Rond-Point

« AMPHITRYON 38 »
De J. Giraudoux – Mis en scène par C. Barma

« L’AMOUR DE L’AMOUR »
De Molière, La Fontaine, Apulée – Mis en scène par J.L. Barrault- Théâtre du Rond Point

« LE DÎNER D’AFFAIRE »
De J.Deval – mis en scène Jean Le Poulain – Théâtre Marigny

Théâtre

Télévision

« MISSING »
Réalisé par Stephen SHILL – ABC Network

« AÏCHA 2 »
Réalisé par Yamina BENGUIGUI – France 3

« VIEILLES CANAILLES »
Réalisé par Arnaud SELIGNAC – TF1

« UN MARI DE TROP »
Réalisé par Louis CHOQUETTE – TF1

« AFFAIRES ÉTRANGÈRES »
Réalisé par Vincenzo Marrano – TF1

« AÏCHA »
Réalisé par Yamina BENGUIGUI – France 3

« ALBERTE ou L’OMBRE D’UN CRIME »
Réalisé par Jean SAGOLS – France 3

« CASAS »
Réalisé par Yves BOISSET – TF1

« SWORD OF GIDEON »
Réalisé par Michael Anderson

« UNE HISTOIRE DOUCE »
Réalisé par N. RIBOWSKY – TF1

« LOUIS ET LA BELLE SOYEUSE »
Réalisé par Marion SARRAUT – France 3

« MARIE FRANSON »
Réalisé par J.P VERGNE – TF1

« JAMAIS SANS TOI »
Réalisé par D. JANNEAU – TF1

« À LA VIE À L’AMOUR »
Réalisé par E. PERIER – TF1

« QEEN OF SWORD »
Guest star – M6

« COUNTER STRIKE »
Série en Anglais – USA Network

« MON DERNIER RÊVE SERA POUR VOUS »
Réalisé par R. MAZOYER – France 2

« TWO BROTHERS »
Réalisé par A. LATTUADA

« FATHER AND SONS »
Réalisé par B. ZINCKEL

« HISTOIRE D’UN BONHEUR »
Réalisé par M. SARRAUT

« L’HOMME À L’HISPANO »
Réalisé par Boramy TIOULONG

« LA MORT DANS L’ÉPAVE »
Réalisé par K. PROKOP

« JEANNOT L’AMÉRICAIN »
Réalisé par C. PAOLINI – (En Français et en Anglais)

Interview

Elle fait ses premiers pas au cinéma dans « Tusk » d’Alejandro Jodorowsky. Cyrielle Clair s’est lancée dans l’aventure avec fougue et innocence.  L’année suivante elle connaît son premier grand succès populaire aux cotés de Jean-Paul Belmondo dans « Le professionnel » de Georges Lautner.

 Décidément vouée aux changement radicaux d’univers, elle incarnera peu après L’ange de la mort dans « La belle captive » d’Alain Robbe Grillet, puis « L’été de nos 15 ans » de Marcel Julian avec Michel Sardou.

Cyrielle s’est également illustrée dans la comédie, notamment dans « Le joli cœur » de et avec Francis Perrin.

Puis la comédienne fait une belle rencontre avec Eric Rohmer pour qui elle a tourné « Triple agent » (Diffusé cette semaine sur Canal +, tandis que France 3 nous propose « L’été de nos 15 ans »). On a pu la voir également sur France 3 dans deux films de  90′ réalisés par Jean Sagols, inspirés de « Alberte » de Pierre Benoit et intitulé pour cette version télévisuelle  » « L’ombre d’un crime » qu’elle résume comme « Une très belle histoire de passion fragile et fatale ».

Parfaitement bilingue, elle a eu l’opportunité de travailler à plusieurs reprises dans des productions étrangères. On peut citer entre autres « Control » avec Burt Lancaster, Ben Gazzara et Erland Josephson.

Elle a également été la partenaire de Sean Connery dans « L’épée du vaillant » de Stephen Weeks.

  Sa beauté lumineuse a valu à Cyrielle Clair d’être comparée à Grâce Kelly et à Candice Bergen, ce dont elle se déclare flattée.»

Lorsque vous vous êtes inscrite au cours Simon, que représentait le cinéma pour vous ?

Les acteurs que j’admirais le plus à l’écran, que ce soit Marlon Brando, Lawrence Olivier, Meryl Streep, Robert de Niro, etc., avaient tous une formation théâtrale très solide Je trouvais qu’il y avait une épaisseur, une profondeur dans leur jeu, qu’on ne trouvait pas chez les autres acteurs de cinéma.

Vous avez eu votre premier contact avec le 7e art en tournant "Tusk" d'Alejandro Jodorowsky, quelle a été votre première impression ?

Ce qui est formidable lorsqu’on tourne son premier film c’est qu’on ne se rend compte de rien … et surtout pas des difficultés ! J’ai plongé dans cette aventure la tête en avant avec une énergie, une fraîcheur, une innocence totale et c’était génial ! J’ignorais tout de ce métier quand j’ai débuté. En revanche j’ai toujours été intéressée par la littérature, le verbe, la musique mots, la poésie ; en classe, j’étais abonnée au prix de récitation.

L'année suivante vous avez tourné "Le professionnel" de Georges Lautner, avec Belmondo, avez-vous eut le sentiment d'entrer d'emblée dans la cour des grands ?

A nouveau, je ne me rendais pas vraiment compte de ce qui m’arrivait. J’ai passé le casting avec Margot Capellier, un mythe dans le métier (elle écumait toutes les cours de théâtre, allait voir tous les spectacles). Et puis j’ai été convoquée pour rencontrer le réalisateur Georges Lautner, le producteur Alexandre Mnouchkine et Jean Paul Belmondo. On commence à parler et quand arrive Jean-Paul, il salue tout le monde avec son magnifique sourire, et en m’apercevant il s’exclame « Ah, Alice !  » le nom de l’autre personnage féminin. Cela a été génial pour moi, car ce n’était pas celui pour lequel j’étais venue, mais celui que je préférais ! Tout le monde s’est regardé, ils m’ont tous regardée, et tout le monde a suivi, bien sûr.

On peut dire qu'il vous a donné un gentil coup de pouce involontaire.

Il l’a fait très spontanément, il ne m’avait même pas encore serré la main … il m’a aperçue de loin et pour lui c’était évident que j’étais l’Alice de l’histoire.

Comment s'est passé le travail avec Georges Lautner ?

C’est un amour d’homme, c’est vraiment quelqu’un d’adorable, attentif et profondément gentil. Avec lui, et Jean Paul, les choses se sont passée dans la sérénité et la bonne humeur.

Cela a contrasté avec ma première expérience, assez difficile car le tournage du film de Jodorowsky en Inde, était compliqué et parfois douloureux, mais c’est bien de commencer par le plus dur … on s’aguerrit !

Bref, bien que très timide, j’étais en confiance sur le film de Lautner. Mais lorsque nous avons tourné cette grande scène du baiser fougueux, Belmondo à ma grande surprise, s’est montré aussi timide que moi ! Lui qui avait  embrassé de nombreuses partenaires à l’écran … C’était très touchant et très délicat de sa part. IL a fallu tous les encouragements de Georges Lautner pour que l’on concrétise cet énorme baiser d’amoureux, en plusieurs prises …

Grâce à cette rencontre, j’ai vraiment su ce que c’était qu’un acteur populaire. IL y avait des fans qui attendaient à la sortie des studios, et à chaque fois, après une longue journée de tournage, il prenait le temps de leur dire un petit mot, de signer un autographe. Bien qu’étant une grande star, il prête attention à ceux qui l’entourent, avec toujours cette touche d’humour qui n’appartient qu’à lui.

Vous enchaînez avec "La belle captive" sous la direction de Robbe-Grillet, vous ne pouviez rêver d'un changement d'univers plus radical Vous n'avez pas eu peur ?

Non, j’étais ravie de passer de Jodorowsky à Lautner, puis à Robbe-Grillet c’était une grande chance ! Dans toutes les histoires de Robbe-Grillet il y a « la jeune victime ensanglantée »;  c’est un auteur dont j’aimais beaucoup l’œuvre, très symbolique. Un beau jour il m’appelle pour me dire « Cyrielle, asseyez vous, j’ai une annonce à vous faire : je vous veux toujours dans mon film, mais pour le rôle de L’ange de la mort, s vous êtes d’accord. Tout d’un coup, j’ai eu envie que la personne qui symbolise la mort ait votre visage, empreint de douceur et de sérénité ». Si bien que de victime ensanglantée, je suis passée à cette femme tout en cuir noir qui chevauche sa moto et qui incarne la mort.

Comment avez-vous reçu la nouvelle ?

J’ai adoré !  J’aime les paradoxes. Je me sens moi-même très paradoxale. Et puis j’ai trouvé que c’était un plus grand challenge. Je parlais avec un accent allemand, d’une façon peu naturelle, c’était très particulier  … Je suis tout à fait favorable à ce qui sort de l’ordinaire. Bien qu’ayant une apparence lisse et harmonieuse, ce sont des choses qui me parlent. c’est ainsi que j’ai eu la chance de travailler avec le très grand chef opérateur, Henry Alekan et cela aussi c’était un bonheur.

Quel souvenir gardez-vous de "L'été de nos 15 ans" que réalisait Marcel Julian ?

Pour ce film, j’ai dû apprendre à danser le cha cha cha, entre autres … Je me souviens avoir fait un tour de valse  aérien avec Jacques Chazot, et avoir rencontré à cette occasion Michel Sardou dont j’admirais la carrière de chanteur. Ce n’était pas un grand film, plutôt un petit film charmant.

Vous souvenez-vous de l'été de vos 15 ans ?

Je crois qu’il ressemblait à celui de mes quatorze et de mes seize ans. J’étais baby-sitter pour payer mes vacances, dans  une famille très sympathique, qui avait 4 enfants.  C’est ainsi que j’ai passé des vacances à La Baule et que j’ai fait de la voile pour la première fois, grâce à un flirt de vacances, un garçon très vieux de 25 ans (rires) qui avait un petit dériver. J’ai toujours aimé m’occuper d’enfants, cela a donc été un été très agréable. Le mois suivant je suis allée chez mes grands-parents qui habitaient ST Raphaël.

Et de vos 20 ans, qu'avez-vous fait ?

J’étais étudiante, je les ai passés à la Sorbonne j’ai obtenu une maîtrise en Sciences-Economiques.

Parallèlement je suivais des cours de théâtre… J’avais une petite voix intérieure qui un jour a guidé mes pas et je suis allée frapper au cours Simon. Mes 20 ans ont coïncidé avec ma phase d’apprentissage.

On va vous voir sur Canal + dans "Triple agent" un film tout récent, comment cela s'est déroulé avec Eric Rhomer ?

Cela a été une très belle rencontre. Moi qui adore les mots, je me suis régalée. Il y a dans ce film ce que j’appelle « le beau langage Rhomerien ». Tous ses personnages parlent d’une façon extraordinaire. Ils ont tous une qualité d’expression de langage, qui est la vraie marque de Rhomer. C’est un monsieur qui sait exactement ce qu’il veut. C’était fascinant de le voir travailler. Il avait un vrai souci du détail : il avait fait peindre un vrai décor pour que ce qu’on apercevait furtivement de l’autre coté du palier soit au plus proche de la réalité. Je croyais avoir emprunté un vrai escalier, en fait c’était un décor !

Dans « triple agent », il s’agit d’une histoire vraie, peu connue,  qui s’est déroulée à Paris dans les années 35-36 dans le milieu russe blanc. C’est bien sûr une histoire d’espions et j’interprète l’amie française de ce couple.

Il y a eu "Le joli cœur" de et avec Francis Perrin.

Nous nous sommes très bien entendus. Cela a été le début d’une amitié qui dure toujours, également avec Michèle Bernier, qui jouait la boulangère. Quelques années plus tard nous nous sommes retrouvés au théâtre pour la pièce de Woody Allen « Une aspirine pour deux ». Je viens d’aller le voir dans une très jolie pièce « Tantine et moi » : il y est formidable.

Dans "Le joli cœur" il jouait un tombeur invétéré et vous lui résistiez…

Je jouais une médecin psychiatre, qui lui a joué un joli tour, en le prenant à son propre piège.

Avez-vous croisé des jolis cœurs de ce qualibre-là ?

Il y en a qui n’ont peur de rien. Cela m’amuse trois minutes, pas plus. Je préfère plus de subtilité et de profondeur. Quand je vois un type comme ça qui drague tous azimuts, avec plus ou moins de lourdeur, je pars en courant ! Ce n’est pas du tout pour moi.

Vous avez travaillé sur plusieurs productions anglo-saxonnes dont "Control" avec Burt Lancaster. Ben Gazzara, Andréa Féréol…

Et Erland Josephson qui jouait mon mari ; je viens de le voir dans le dernier film d’Ingmar Bergman, il est magistral.

J’ai tourné deux fois dans des  films avec Burt Lancaster, mais c’était frustrant car nous n’avions aucune scène ensemble !

Le fait de parler couramment anglais vous a ouvert d'autres portes.

D’autant que lorsque j’ai débuté dans ce métier, peu d’actrices étaient véritablement bilingues. Les jeunes comédiennes s’y sont mises et elles ont bien raison. C’est très intéressant de travailler dans des productions anglo-saxonnes.  Jouer dans une autre langue nécessite une respiration différente. Ce qui quelque part nourrit le jeu autrement. Il y a vraiment une musique différente et donc votre jeu n’est pas le même. Je n’ai pas le même timbre de voix , ni le même rythme lorsque je joue en anglais.

On vous a comparée à Grâce Kelly…

C’est vrai, et à Candice Bergen aussi. C’est plutôt flatteur, je dis merci…

Vous avez eu un partenaire irlandais célèbre, Sean Connery.

C’était pour « L’épée du vaillant » de Stephen Weeks, adapté du roman : »Sir Gawain and the Green Night », une légende celte qui se passait au moment des chevaliers du roi Arthur. 

Sean Connery avait un charme fou,  et c’est un grand acteur !

Nous avons tourné à la fois au Pays de Galles et dans de vieux châteaux aux alentours d’Avignon. Il y avait de nombreux acteurs anglais de grand renom, Trevor Howard, Peter Cushing, et aussi Lila Kedrova que j’adorais. Pour la petite histoire, c’est la seule fois de ma vie où j’ai grossi pendant un tournage. Nous avions droit à trois « tea-break » dans la matinée et autant dans l’après-midi. Outre le thé rempli de crème, il y avait un grand choix de pâtisseries et petits gâteaux. On grelottait de froid et l’on se disait « Cela va nous redonner quelques calories » et là  … je n’ai pas été déçue !

Vous avez tourné avec Lina Wertmüller "Ouvriers métallurgistes et coiffeuses dans un tourbillon de sexe et de politique" Tout un programme !

Ah oui, c’était un film très drôle, une satire des partis politiques où je jouais une petite coiffeuse cucu et sexy, blondinette avec des frisettes. Je portais des t-shirt au raz des fesses. Ce n’était pas du tout le genre de rôles qu’on me proposait habituellement et j’ai adoré jouer ça !

Dans le genre atypique, il y a les scènes que vous avez tournées dans le "San Antonio".

Je n’y fais qu’une courte apparition ; dans une scène on me voit faire des cochonneries avec Gérard Lanvin et dans l’autre avec Galabru et Gérard Depardieu. Je dois dire que cela m’a beaucoup plu. C’était très amusant de jouer cette femme assez dévergondée… c’est très inhabituel pour moi, mais j’y prends goût. (rire) On peut me proposer ce genre de rôles, cela m’amuse beaucoup.

Lanvin et Depardieu se sont montrés moins timides que Belmondo dans "le professionnel" ?

Oui, nettement !

Mais malgré les scènes plutôt « hot », personne n’a débordé, on a bien fait semblant et on s’est bien amusés.

Quel intérêt votre fils porte-t il à votre métier ?

Je l’ai toujours tenu à l’écart, pour le protéger. Je lui parlais peu de mon métier. Maintenant qu’il est grand il commence à s’intéresser davantage à ce que je fais. C’est lui qui me pose des questions. Quand il était petit  je n’ai jamais voulu faire de tournée théâtrale, pour rester auprès de lui. Et j’ai la chance d’avoir des parents très proches et très jeunes, qui s’occupent merveilleusement de lui quand je dois partir en tournage. Je ne pense pas  qu’il ait souffert du métier que je fais. Mais je ne crois pas qu’il s’y intéresse dans le but de suivre mes traces. Je n’ai pas l’impression que c’est sa voie.

Vous avez finalement trouvé l'équilibre entre vie privée et vie professionnelle ?

Oui, c’est un équilibre qui est sans arrêt remis en question du coté de la vie professionnelle. Dès qu’on a terminé un film ou une pièce,  on est au chômage et l’on ne sait pas si on retravaillera … On a quand même un métier étrange. On passe parfois des mois sans travailler, ce qui n’est pas une situation sécurisante ni facile, c’est même plutôt angoissant. C’est aussi pour cette raison que je n’en parlais pas à mon fils. Je ne voulais surtout pas lui faire partager ces périodes d’angoisse. Heureusement, j’ai toujours su ce qu’était un budget et qu’il y avait des échéances auxquelles il faut pouvoir faire face. Je ne me suis jamais mis dans des situations catastrophiques. J’ai toujours géré les choses en bonne mère de famille et j’ai réussi à ne jamais tomber dans la situation de devoir accepter une pub minable ou un film débile pour boucler les fins de mois. J’aime trop ce métier pour faire de mauvais compromis !

Interview de Jaqueline Cartier